Il y a à peine quelques jours, je souhaitais la Bonne Année à des amis(ies), à mes proches, à ma famille, leur souhaitant beaucoup d’amour, la réussite et biensur, la santé…me souhaitant bien entendu la même chose.
Il y a quelques jours j’étais insouciante.
Il y a quelques jours je vivais dans un microcosme dans lequel je vais bien, tout va bien.
Puis, ce mardi 7 Janvier 2015, tout a basculé.
Je me souviens encore de ce matin là où je me suis réveillée dans le sud de la France, ma mère m’appelant pour me souhaiter ma fête, mais je me souviens surtout de son 2ème appel quelques heures plus tard: « il y a eu un attentat, c’est horrible »…
Je crois ne pas avoir pris conscience de suite de la réalité de la chose, je crois ne toujours pas en avoir pris conscience et pourtant.
Le lendemain, alors que j'étais dans le train me ramenant sur Paris, il y a eu 1 minute de silence à midi...plus aucun bruit dans mon wagon, une dame s'est mise à pleurer et je me suis effondrée à mon tour.
Je crois que c'est à ce moment là que j'ai commencé à réaliser, à me rendre compte que je me rendais sur le lieu d'un drame.
Je me souviens avoir lu les dernières infos sur le net, avoir lu que les terroristes étaient en route vers Paris, être sur le point d'arriver, m'être demandée comment j'allais rentrer chez moi, m'être demandée pourquoi, avoir eu peur, terriblement peur.
En descendant du train, je pense avoir été "abasourdie" par ce silence si inhabituel dans la vie Parisienne, comme si quelqu'un avait mis sur pause, le chauffeur de taxi ayant lui-même arrêté la radio m'expliquant qu'il n'arrivait plus à entendre la douleur.
Puis je suis arrivée chez moi, dans mon home sweet home et je me suis enfermée.
Le lendemain, alors que j'étais dans le train me ramenant sur Paris, il y a eu 1 minute de silence à midi...plus aucun bruit dans mon wagon, une dame s'est mise à pleurer et je me suis effondrée à mon tour.
Je crois que c'est à ce moment là que j'ai commencé à réaliser, à me rendre compte que je me rendais sur le lieu d'un drame.
Je me souviens avoir lu les dernières infos sur le net, avoir lu que les terroristes étaient en route vers Paris, être sur le point d'arriver, m'être demandée comment j'allais rentrer chez moi, m'être demandée pourquoi, avoir eu peur, terriblement peur.
En descendant du train, je pense avoir été "abasourdie" par ce silence si inhabituel dans la vie Parisienne, comme si quelqu'un avait mis sur pause, le chauffeur de taxi ayant lui-même arrêté la radio m'expliquant qu'il n'arrivait plus à entendre la douleur.
Puis je suis arrivée chez moi, dans mon home sweet home et je me suis enfermée.
Ces 3 derniers jours ont été bercés par ce que j’ai pu voir/lire/entendre sur les réseaux sociaux, la radio, la tv, assistant impuissante à l’horreur, à la mort de dessinateurs, protecteurs, innocents et je me suis alors perdue des heures durant devant ce drame, incapable de décrocher…j’ai assisté à des prises d’otages nous apprenant la présence d’enfants, d’ENFANTS (!!!!), j’ai eu honte de ce dont l’homme était capable et j’ai pleuré, beaucoup pleuré, j’ai surtout eu envie de vomir.
Hier au soir, j’ai allumé des bougies, 12 exactement…et, à chaque bougie allumée, je me suis effondrée encore un peu plus, me rendant compte de ce nombre et donc, du nombre de coups de feu, du nombre de morts : 12 morts ce jour-là…12 ??!!!!
Ce soir ce sera encore plus dur, il faudra encore plus de bougies.
On se satisfait d’un bonheur si égoïste finalement, la vie tient à si peu de chose.
Aujourd’hui, je suis Charlie, nous sommes tous Charlie, mais j’ai peur, oui, j’ai peur, pour nous, pour vous, pour nos enfants, pour vos enfants, et surtout peur de la haine et de ce qu’elle engendre.
Je suis révoltée car je ne comprends pas qu’un homme n’ait pas envie de vivre, d’aimer, de protéger, de partager, de voir grandir ses enfants, ou tout simplement de voir le sourire sur le visage de son prochain.
Je suis révoltée car je ne comprends pas qu’un homme puisse préférer la mort à la vie et ce, quelque soit ses convictions.
Je suis révoltée car j’ai peur et que je n’arrive plus à réfléchir à demain.
L’évidence est telle que je nous crois tous exposés alors je n’arrive plus à mettre de mots sur ce qu’il se passe en moi, sur ce qu’il se passe autour de moi.
A vous qui avez perdu la vie, reposez en paix.
A vous qui êtes en vie, aimez-vous.